MECANISME DE GESTION DES INONDATIONS DANS LA COMMUNE D’ATHIEME

La gestion environnementale se fait, depuis de nombreuses années au Bénin comme ailleurs, objet de diverses controverses à tous les niveaux et même si elle est porteuse d’autant d’intérêts, il ne lui est souvent pas accordé, la place qui lui revient au sein du processus de développement, notamment dans la réduction des risques et catastrophes. Cette recherche vise à analyser les stratégies de management environnemental inscrites dans le mécanisme de gestion des inondations à Athiémé. La collecte des données à cet effet s’est effectuée sur un échantillon de 119 ménages retenu suivant la méthode de Schwartz (2006), et 3 autorités du secteur d’étude. Les données collectées ont été ensuite traitées et croisées grâce à SPSS 17.2 afin de procéder à leur interprétation via notamment la matrice de Léopold & al. (1971). L’analyse comparative des diverses facettes de la question environnementale révèle d’une part, que les sources essentielles d’approvisionnement en eau des ménages de la commune d’étude peuvent sensiblement varier des saisons sèches (forages 72,1%; puits 8,1% et marigots-forages 7,2%) aux périodes d’inondations (forages 72,1%; marigots 8,1%; puits 4,5% et eaux pluviales 3,6%). D’autre part, la gestion des déchets laisse entrevoir une nette préférence pour la végétation (63,1% et 51,4 % pour les deux périodes respectives) et les eaux de ruissellement (30,6% en temps d’inondations) concernant les ordures ménagères, la défécation dans la nature (71,2% et 78,4%) ou les cours d’eau (5,4% en temps d’inondations uniquement) puis l’évacuation des eaux usées dans la nature (84,7%) et dans les cours d’eau. Le faciès épidémiologique de la commune caractérisée par une dominance du paludisme et des affections diarrhéiques ne sera donc que la résultante de ces modes. Par ailleurs, si la prévention des inondations y est effective, les prétendues campagnes de sensibilisation organisées avant, pendant et après, peine à porter leurs fruits. Exception faite de ses propres stratégies pour faire face au phénomène, des campagnes de salubrité et de sensibilisation puis des actions de GI-Mono en temps ordinaires, les seules actions institutionnelles dont puisse s’accommoder la population sont celles prévues pour le cluster eau, hygiène, assainissement qui après sélection impacte seulement 14% des sinistrés et le cluster santé qui pour sa part prend juste en charge 12% des victimes. Un renforcement des ressources et capacités d’intervention des acteurs s’avère ainsi indispensable.