IMPACT DE LA HAUSSE DU NIVEAU DES MERS SUR LES PETITES RIVIERES: CAS DU SOUNGROUGROU ; RIVIERE DU FLEUVE CASAMANCE (SENEGAL)

L’étude des données climatiques en général et hydrologiques en particulier confirme que l’extension des eaux des rivières côtières du Sénégal est une réalité liée à l’élévation du niveau marin et sa dilatation. Le Soungrougrou, distant d’une centaine de kilomètres de l’Océan Atlantique au Sud du Sénégal dans la région naturelle de la Casamance n’est aucunement indifférent à ces incidences des aléas du climat. L’analyse des températures moyennes annuelles dans la zone en question pour la série 1961- 2020, montre un léger accroissement de ces dernières dans toutes les stations de ses régions bordières. L’augmentation des températures a joué un rôle important dans l’élévation et le débordement de l’eau de mer vers le continent africain. Dès lors, le mécanisme de changement des unités morphologiques débute par l’intrusion des eaux marines dans le fleuve Casamance avant d’atteindre celles du Soungrougrou. Cette surcharge d’eau entraîne d’abord l’érosion des berges à la confluence des cours d’eau précités pour atteindre l’intérieur du continent avant de s’infiltrer en profondeur et affecter les nappes. Du coup, l’eau de mer conduit le sel à l’intérieur des terres et change les propriétés physiques et chimiques du sol le long du cours d’eau dont il est question : le Soungrougrou. Ces pénétrations d’eaux salées entrainent une avancée des berges vers les terres de cultures causant ainsi leur recul puis agit sur la dynamique sédimatologique des unités du milieu avant d’apporter des changements considérables sur leur morphologie originelle. De ce fait, nous assistons à l’apparition d’unités qui se résument à de vastes terres nues salées appelées tannes jouxtant les deux rives de la rivière. Ces tannes sont d’anciennes vasières qui se sont transformés au cours du temps. Actuellement, la surface des vasières diminue tandis que celle des tannes augmente et gagne les rizières dans les vallées. Cependant ces deux unités sont encadrées par les bas-plateaux. Or, ces bas-plateaux subissent à leur tour l’érosion hydrique et éolienne occasionnant d’une part, l’ensablement des rizières et l’érosion des champs d’autre part. Les populations sont piégées dans le secteur. L’abandon des rizières à cause de l’extension des tannes est une réalité et les champs se dégradent à cause des ravins. Dans l’ensemble, les forêts se dégradent et les unités morphologiques se transforment en d’autres unités de paysages qui ne favorisent guère le développement du milieu.